En décernant un doctorat honoris causa au professeur Joël Bockaert, l’Université de Montréal souligne la carrière exceptionnelle d’une sommité internationale dans les domaines de la biologie moléculaire et de la biologie cellulaire.

Après des études à l’École normale supérieure de Paris, Joël Bockaert est devenu agrégé de sciences naturelles. Il a effectué ses travaux de doctorat au Collège de France et son stage postdoctoral à l’Université Northwestern à Chicago. Il a été par la suite enseignant à l’Université Paris VI, sous-directeur de la Chaire de physiologie cellulaire au Collège de France, directeur de recherche au CNRS à Montpellier, puis professeur à l’Université Montpellier 1. Dans cette même ville, il a fondé, en 1982, l’Institut CNRS-INSERM de pharmacologie-endocrinologie, dont il est devenu directeur, puis l’Institut de génomique fonctionnelle. En 2013, il a pris la direction du Pôle Biologiesanté de Montpellier.

Le professeur Bockaert a consacré sa carrière à l’étude des mécanismes moléculaires de la communication intercellulaire et plus particulièrement à celle des mécanismes de transduction via les récepteurs couplés aux protéines G dans le système nerveux central. Ses travaux ont permis des progrès considérables dans ce champ de recherche. Ses découvertes et les nouveaux concepts qu’il a élaborés ont non seulement contribué à mieux comprendre ces mécanismes, mais ils ont aussi eu des effets concrets sur la mise au point de thérapies pour les maladies neuropsychiatriques et neurodégénératives. Le professeur a principalement étudié les récepteurs métabotropiques du glutamate qu’il a mis au jour et qui représentent les récepteurs excitateurs les plus importants du cerveau. Ils sont aujourd’hui notamment ciblés pour le traitement de la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Joël Bockaert a aussi été le premier à réaliser le clonage moléculaire du récepteur 5HT7 de la sérotonine, un membre de la famille des récepteurs actifs dans la pathogenèse et le traitement de la dépression et des psychoses.

Son influence dans le champ de la recherche en biologie moléculaire et en biologie cellulaire est remarquable. Auteur de 481 publications, il fait partie des chercheurs français dont les travaux sont les plus cités. Il est également l’auteur de plusieurs livres traitant entre autres des effets des drogues sur le cerveau.

Le professeur Bockaert a noué des liens privilégiés avec l’Université de Montréal qui ont conduit à des collaborations ininterrompues avec 14 chercheures et chercheurs de son équipe depuis plus de 30 ans et à la publication de 37 articles scientifiques dans les meilleurs journaux de la discipline. Ces collaborations ont participé au développement de la neuropharmacologie moléculaire à l’Université de Montréal.

Sa feuille de route exceptionnelle lui a valu de nombreuses distinctions. Il est ainsi membre de plusieurs sociétés savantes, dont, en France, l’Académie des sciences et l’Académie des sciences et lettres de Montpellier. En 2001, il a reçu le prix Charles-Léopold Mayer de l’Académie des sciences et a été nommé chevalier de l’Ordre national de la Légion d’honneur en 2005.