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2013 - Le professeur de la Faculté de droit Jean Leclair est un lauréat de la Fondation Trudeau

C'est aujourd'hui que l'Université de Montréal était l'hôte d'une conférence de la Fondation Pierre Elliott Trudeau où les récipiendaires 2013 de leurs prestigieux prix de recherche étaient connus.

Le professeur titulaire de la Faculté de droit, Jean Leclair, a l'honneur d'être un des quatre récipiendaires cette année. Ce prix est accompagné d'une bourse de recherche d'une valeur de 225 000 dollars, versée sur une période de trois ans, et vise à reconnaitre les lauréats en fonction de leurs qualités de leadership, de leur productivité, de leur réputation et de leur capacité à imaginer et faire la promotion de nouvelles solutions aux principaux enjeux actuels.

« C'est seulement la sixième fois dans l'histoire de ces prix qu'un professeur de l'UdeM reçoit cette distinction, a déclaré la vice-rectrice à la recherche, à la création et à l'innovation de l'Université de Montréal, Mme Geneviève Tanguay. La qualité du travail de Jean Leclair est reconnue aujourd'hui grâce à cette prestigieuse nomination, nous le félicitons. »

Le professeur Jean Leclair est un expert du fédéralisme canadien hautement respecté. Il a obtenu un baccalauréat en droit de l'UdeM en 1985 et a poursuivi ses études supérieures à l'UdeM également. Il enseigne à la Faculté de droit depuis 1991. Sa spécialité est de poser un regard critique sur les rapports entre les peuples et les gouvernements et cherche à élaborer une théorie du fédéralisme qui tienne compte de la volonté d'autonomie des nations québécoise et autochtones.

Plus d'informations sur le site internet de la Fondation Trudeau.

Source : UdeMNouvelles

2013 - Jean Leclair est devenu l'un des quatre lauréats de la Fondation Trudeau

Le professeur Jean Leclair, de la Faculté de droit de l'Université de Montréal, est devenu l'un des quatre lauréats 2013 de la Fondation Trudeau au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée à l'Université le 16 octobre.

Intellectuel renommé, Jean Leclair a reçu le prix de la Fondation pour la qualité et la rigueur de ses recherches sur le fédéralisme et les droits constitutionnels des autochtones du Canada.  Cet honneur survient au moment où un rapporteur spécial des Nations unies vient de condamner les conditions de vie difficiles des peuples autochtones canadiens.

Jean Leclair est professeur de droit constitutionnel et d'histoire du droit à l'UdeM depuis 1991. En 1999, il a mis sur pied le cours Les peuples autochtones et le droit canadien.

D'une valeur de 225 000 $, le prix Trudeau permettra à Jean Leclair de se consacrer à la rédaction d'un ouvrage proposant une théorie épistémologique, anthropologique, normative et juridique-constitutionnelle du fédéralisme afin de jeter un regard nouveau sur les rapports entre peuples autochtones et allochtones ainsi que sur les rapports entre Québécois et Anglo-Canadiens.

Pour une autonomie gouvernementale autochtone

Relativement à la question autochtone, Jean Leclair juge que le régime fédéral canadien actuel n'a pas encore permis l'avènement d'une solution satisfaisante au problème de la coexistence entre peuples autochtones et allochtones.

«Jusqu'à présent, les droits ancestraux des peuples autochtones ont été définis en termes culturels plutôt que politiques par la Cour suprême du Canada, observe le juriste. Dédaignant la reconnaissance d'une souveraineté politique limitée aux groupes autochtones, les tribunaux canadiens ont emprunté le sentier infiniment plus tortueux de l'approche identitaire.»

Or, selon l'approche fédérale que Jean Leclair préconise, l'accent devrait être mis sur les relations de nature politique que le Canada a toujours entretenues avec les peuples autochtones plutôt que sur des essences culturelles différentes.

«Il faut reconnaitre que les autochtones ne sont pas seulement des minorités ethniques ou culturelles comme les autres, mais des collectivités politiques au même titre que le sont les Québécois, affirme-t-il. C'est donc une part d'autonomie gouvernementale qui doit leur être reconnue et non uniquement un éventail de droits culturels donnés.»

Il fait d'ailleurs remarquer que, tant avant qu'après l'instauration des lois sur les Indiens au milieu du 19e siècle, «les autochtones n'ont jamais été considérés, à l'occasion de l'élaboration des politiques les concernant, comme de simples individus sujets ou individus citoyens. Depuis toujours, les autochtones ont été perçus comme des acteurs politiques collectifs, de seconde zone à partir du milieu du 19e siècle il est vrai, mais collectifs tout de même. L'État, hier et aujourd'hui, a donc lui-même contribué à maintenir les peuples autochtones, en tant que collectivités, en marge de l'univers euro-canadien.»

Selon Jean Leclair, cette mise à l'écart «a entrainé des comportements et des attentes avec lesquels on ne peut rompre brusquement sans dommage».

Favoriser la coexistence pour éviter les ruptures

L'approche que prône Jean Leclair repose aussi sur le fait que les nations autochtones sont des entités qui ne sont caractérisées ni par l'homogénéité ni par le consensus qu'on imagine trop souvent chez elles.

«Tous les autochtones, comme tous les Québécois, ne sont pas de la même étoffe et ils ne sont pas d'accord sur tout, rappelle-t-il. Nos identités individuelles respectives sont infiniment plus complexes que les mots “nations”, “souveraineté” et “culture nationale” le laissent croire.»

Selon lui, le principe fédéral ouvre une fenêtre sur cette complexité.

«Le fédéralisme renvoie à un projet moral qui consiste à conjuguer le “je” avec les “nous” dont nous faisons partie, et ce, sans nécessairement subordonner le premier aux deuxièmes, et inversement, en toute circonstance, ajoute M. Leclair. La finalité du fédéralisme est de nous obliger à penser notre avenir politique sans jamais perdre de vue la présence et les projets d'autrui.»

En somme, le projet fédéraliste de Jean Leclair rend plausibles les idées de compromis, de concessions et même de renonciation.

«Le fédéralisme ne fait pas que constater l'existence de ces groupes sur lesquels se greffent les multiples attachements des individus, il tente d'en structurer les rapports afin de leur permettre de coexister paisiblement plutôt que de rompre définitivement», conclut le lauréat de la Fondation Trudeau.

Source : UdeMNouvelles