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Nicolas Bergeron

25 mai 2016 - Nicolas Bergeron reçoit le Prix Engagement du Recteur

À l'occasion de la remise des Prix du recteur de 2016, rencontre avec le Dr Nicolas Bergeron, professeur adjoint de clinique au Département de psychiatrie.

Votre semblez très attaché à l’UdeM…

Je suis pratiquement né à l’Université. Quand j’étais petit, mon père, professeur à la Faculté de médecine, avait un laboratoire de recherche au Département de physiologie. J’ai donc longuement sillonné les corridors jaunes de l’UdeM! Avant la médecine, j’y ai aussi fait un baccalauréat en mathématiques-physique et un petit détour en littérature française.

D’où vous vient cette volonté d’engagement?

Je dirais d’abord, un peu à mon insu, de mon père, qui a consacré durant sa carrière beaucoup de temps et d’énergie à promouvoir la science comme moteur de développement social et économique dans les pays d’Amérique latine en voie de développement. Il était aussi très engagé dans la défense de la langue française en science. Ensuite, il y a certainement chez moi une flamme dont l’origine est quelque peu inconnue qui me fait bouger, qui me fait rencontrer des gens et qui me donne envie de transformer le monde dans lequel on vit.

L’engagement est-il devenu pour vous une nécessité?

Je pense que c’est plutôt une responsabilité. On a le devoir de s’engager, puisqu’on a une certaine capacité de changer les choses qui nous semblent indignes. Dans l’engagement, il y a aussi une forme de dénonciation de quelque chose d’inacceptable qui mérite d’être transformé.

Que vous apporte votre travail bénévole chez Médecins du monde?

Je conçois ma pratique de la psychiatrie et mon engagement avec Médecins du monde comme étant tout à fait superposables. Dans les deux cas, il est question d’offrir des soins et promouvoir l’accès à la santé à des populations vulnérables et marginalisées. Et c’est justement en matière d’organisation des systèmes de soins de santé que l’expérience à Médecins du monde m’a beaucoup apporté. Dans ma formation comme psychiatre clinicien, j’ai été peu éduqué pour comprendre comment s’opère et se transforme l’offre de soins. J’essaie d’ailleurs d’amener mes étudiants à avoir une vision plus large de la médecine et de s’intéresser à ses aspects politiques… mais pas au service d’un parti, mais de l’humanité.

Qu’est-ce qui vous motive dans la relation avec vos étudiants?

Lorsque je rencontre des étudiants à la fois curieux et critiques qui remettent en question leur pratique, des étudiants qui ont un désir d’aller au-delà de la prestation de soins, des étudiants chez qui je sens des braises, eh bien… je souffle sur ces braises!