Michèle AUDETTE
Militante engagée
Militante engagée, Michèle Audette se consacre depuis des années à la lutte contre les discriminations envers les femmes autochtones.
Fille d’un père québécois et d’une mère originaire de la communauté innue de Mani-Utenam au Québec, elle grandit au confluent des deux cultures. Très tôt, elle prend toute la mesure de la double discrimination qui pèse sur les femmes autochtones et s’implique dans les milieux associatifs où sa détermination la fait rapidement connaître. En 1998, à 27 ans, elle devient ainsi la présidente de l’Association des femmes autochtones du Québec, dont sa mère fut l’une des fondatrices. Elle occupe ce poste jusqu’en 2004.
Membre du Conseil du statut de la femme depuis 2001, elle est nommée sous-ministre chargée du Secrétariat à la condition féminine du Québec en 2004. Durant ce mandat qui prend fin en 2007, elle travaille à la mise en place d’une politique pour contrer la violence envers les femmes, en particulier en proposant des mesures pour les femmes autochtones.
De nouveau élue à la tête de l’Association des femmes autochtones du Québec, elle se voit ensuite confier des responsabilités à l’échelle nationale, en tant que présidente de l’Association des femmes autochtones du Canada, où elle demeurera pendant plus de deux ans. Elle joint aussi sa voix à celle de mouvements militants comme Idle No More, et réunit une vaste documentation sur les cas de femmes autochtones disparues et assassinées, donnant le coup d’envoi à une importante campagne médiatique. Déçue de l’inaction du gouvernement Harper, elle se lance en politique et se présente aux élections fédérales de 2015. Malgré sa défaite électorale, elle continue à œuvrer pour que toute la vérité soit faite sur les disparitions de femmes autochtones. Elle travaille aussi activement à la contestation de la Loi fédérale sur les Indiens et de certaines dispositions de la loi C-31 sur le statut des femmes autochtones mariées à un Blanc.
Après avoir contribué en 2015 à la création d’un programme innovateur de deuxième cycle en administration publique autochtone à l’École nationale d’administration publique, elle figure l’année suivante parmi les cinq commissaires du ministère des Affaires autochtones et du Nord du Canada nommés pour mener à bien l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, un poste qu’elle occupe toujours.
Michèle Audette est titulaire d’un certificat en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal (1996). Elle a reçu le prix Femme de mérite 2018, dans la catégorie Inspiration, de la Fondation Y des femmes de Montréal, la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II accordée par le gouverneur général en 2012 et la reconnaissance Femme de l’année remise par le Conseil des femmes de Montréal en 2014.
Pour son parcours exceptionnel, l’Université de Montréal décerne un doctorat honoris causa à Michèle Audette.